L’art des données / les données de l’art #2

Lundi 05 février 2018, 16h-18h, Lille, MESHS, Salle 1

Halory Goerger, Metteur en scène, et Clarisse Bardiot, Université de Valenciennes

informations disponibles sur le site de la MESHS

L’art des données / Les données de l’art est une série de conférences initiée par Clarisse Bardiot (Université de Valenciennes). Chaque rencontre fait intervenir un chercheur en histoire de l’art et un artiste. Leurs réflexions se croisent autour des enjeux liés aux données dans leurs pratiques respectives.

Écrire de la poésie dans Excel : les données de l’écriture de plateau

Halory Goerger, metteur en scène et directeur artistique de Bravo Zoulou

Pourquoi est-il vertueux de baptiser les ordinateurs de régie ? Est-ce que les outils collaboratifs posent plus de problèmes qu’ils n’en résolvent ? Est-ce qu’on peut écrire de la poésie dans Excel ? A partir d’une sélection d’œuvres, on analysera le chemin parcouru par les données dans le cadre d’une écriture de plateau, de la naissance des idées à leur exploitation, en se demandant si la conversion de signal ne forme pas l’essence du rapport poétique qui anime notre travail. 

Halory Goerger conçoit des spectacles et des installations au lieu de construire des maisons ou de réparer des animaux, parce que c’est mieux comme ça pour tout le monde. Il travaille sur l’histoire des idées, parce que tout était déjà pris quand il est arrivé. Il a cofondé L’Amicale de production, dont il a assuré la codirection artistique de 2008 à 2016. Il développe depuis ses projets dans une nouvelle structure : Bravo Zoulou. 

Métrage Variable (2004) / Bonjour concert (2005) / &&&&& & &&& (2008) / Germinal (2012) / France Distraction / les Thermes (2012) / Corps Diplomatique (2015) / Il est trop tôt pour un titre (2016) / For Morton Feldman (2017)


Les données des arts de la scène

Clarisse Bardiot, Maître de conférences à l’Université de Valenciennes

Dans les traces qui nous restent des spectacles, quelles données pouvons-nous collecter et analyser afin d’en retracer l’histoire et d’en mener l’analyse esthétique ? Autrement dit, quelles sont les données des arts de la scène ? Ou encore : comment la transformation des traces en données permet-elle de renouveler l’analyse historique et esthétique des arts de la scène ? Ces réflexions s’inscrivent dans un questionnement plus large sur lesTheatre Analytics, soit l’analyse des arts de la scène basée sur les données grâce à un traitement algorithmique et à la visualisation des données. Tous les champs des arts de la scène sont concernés par cette nouvelle approche, qu’il s’agisse d’histoire, de littérature ou encore d’analyse des oeuvres.

Si je mène différentes expérimentations dans ce champ, notamment sur les traces numériques des processus de création avec le logiciel Rekall, j’ai souhaité m’intéresser à un jeu de données a priori « assez » simple et accessible : celui des distributions des spectacles, issu d’une trace documentaire en général bien archivée, soit les programmes des théâtres. La première tentative d’analyse porte sur la carrière et l’œuvre de Merce Cunningham.

Le « réseau Cunningham », visualisation réalisée avec Gephi. © Clarisse Bardiot